Regain - #24
LA VEILLÉE
DES GROMAILLES
Texte de Emma Bruschi, DA Funnybones.
Dans les campagnes, les voisins se réunissent le soir. Autour du feu, ils occupent leurs mains et leurs esprits, pour se distraire pendant les longues soirées d’hiver. À Marigny-Saint-Marcel en Haute-Savoie se regroupent plus de 250 personnes à la fête des « gromailles » pour décortiquer les noix. Une fête chaleureuse qui fait écho aux veillées d’autrefois.
Traditionnellement, les veillées débutaient fin octobre et finissaient avec l’arrivée du printemps lorsque les gros travaux aux champs reprenaient. En dépit de la dureté de la vie, on trouvait quelques heures de détente et de partage au coin du feu. Chacun occupait la soirée autour de discussions, repas, musiques, contes, danses. Comme l’oisiveté en campagne n’était pas de mise, on occupait aussi ses mains. Certains en profitaient pour tricoter, filer la laine, faire de la vannerie, trier les noix, éplucher les châtaignes ou encore dépouiller le maïs. On venait ici faire de chaque corvée un moment de joie par le simple fait de les partager. C’était des temps forts de la vie paysanne à l’instar des moissons ou des vendanges soulignant un certain sens de la solidarité et du besoin de se réunir. Ces temps des veillées ont peu à peu décliné notamment avec l’arrivée de la télévision, mais continuent d’exister aujourd’hui sous de nouvelles formes.
En cette journée de février, la même ferveur qu’au temps des veillées, règne dans la salle des fêtes de Marigny-Saint-Marcel. Une cinquantaine de bénévoles s’activent pour faire revivre « les gromailles », terme du patois savoyard qui désigne le fait de décortiquer les noix et d’en garder que les cerneaux: la graine. L’équipe de l’association des Patoisants de l’Albanais nous accueille en costume et chacun à ressorti ses croix jeannette, cabochons, dentelles, bérets et autres tré- sors familiaux. Quelques semaines avant, un petit groupe s’est occupé de casser au marteau 200kg de noix de Grenoble en prévision de la journée. La petite veillée entre voisins a bien grandi car, aujourd’hui, près de 200 personnes ont répondu présent.
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Texte de Emma Bruschi, DA Funnybones.
Dans les campagnes, les voisins se réunissent le soir. Autour du feu, ils occupent leurs mains et leurs esprits, pour se distraire pendant les longues soirées d’hiver. À Marigny-Saint-Marcel en Haute-Savoie se regroupent plus de 250 personnes à la fête des « gromailles » pour décortiquer les noix. Une fête chaleureuse qui fait écho aux veillées d’autrefois.
Traditionnellement, les veillées débutaient fin octobre et finissaient avec l’arrivée du printemps lorsque les gros travaux aux champs reprenaient. En dépit de la dureté de la vie, on trouvait quelques heures de détente et de partage au coin du feu. Chacun occupait la soirée autour de discussions, repas, musiques, contes, danses. Comme l’oisiveté en campagne n’était pas de mise, on occupait aussi ses mains. Certains en profitaient pour tricoter, filer la laine, faire de la vannerie, trier les noix, éplucher les châtaignes ou encore dépouiller le maïs. On venait ici faire de chaque corvée un moment de joie par le simple fait de les partager. C’était des temps forts de la vie paysanne à l’instar des moissons ou des vendanges soulignant un certain sens de la solidarité et du besoin de se réunir. Ces temps des veillées ont peu à peu décliné notamment avec l’arrivée de la télévision, mais continuent d’exister aujourd’hui sous de nouvelles formes.
En cette journée de février, la même ferveur qu’au temps des veillées, règne dans la salle des fêtes de Marigny-Saint-Marcel. Une cinquantaine de bénévoles s’activent pour faire revivre « les gromailles », terme du patois savoyard qui désigne le fait de décortiquer les noix et d’en garder que les cerneaux: la graine. L’équipe de l’association des Patoisants de l’Albanais nous accueille en costume et chacun à ressorti ses croix jeannette, cabochons, dentelles, bérets et autres tré- sors familiaux. Quelques semaines avant, un petit groupe s’est occupé de casser au marteau 200kg de noix de Grenoble en prévision de la journée. La petite veillée entre voisins a bien grandi car, aujourd’hui, près de 200 personnes ont répondu présent.
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